Cisko

Papy s'est très bien sorti de la présentation à Dijon. Très calme, presque posé. Selon les moments (quand j'empoigne une lance par exemple) il est un peu plus speed, mais globalement je suis contente de lui. ^^

Par contre, je ne le trouve pas vraiment carré dans ses allures, voire irrégulier. Ca + une difficulté nouvelle à sortir du van en marche arrière, je crois que je vais lui faire consulter mon osthéo chatouilleur préféré.

Visite de l'osthéo ce matin au champ (sous le soleil!!!! ). Bilan: il a travaillé sur la première cervicale, un peu le garrot et surtout un gros blocage au niveau des hanches (jonction lombaires/sacrées et la hanche gauche). Ca valait la peine qu'il passe...

La première cervicale: un truc qui se voit sur les chevaux qui tirent au renard. Sauf que Cisko ne tire jamais au renard, mais je crois que j'ai identifié l'origine. Une connerie de Matthéo l'été dernier: j'attendais le maréchal pour Cisko, nous étions dans le champ et je le tenais à la longe. Au bout d'un moment Matthéo a dû estimr que Cisko devait revenir avec lui, il est passé entre Cisko et moi en essayant d'arracher la longe avec le poitrail. Je n'ai pas lâché l'affaire, mais ça a été un peu brutal...

Le garrot et la jonction lombaire: je crois que c'est lié au changement de fonctionnement. En me faisant le film à rebours ("quand est-ce que j'ai commencé à constater les irrégularités?"), il me semble bien que ça a commencé juste après mes débuts en équitation centrée, quand lui-même s'est posé et a fait fonctionner son dos. Il a commencé à baisser l'encolure et à pousser avec les postérieurs.

La hanche gauche: avec le bigorneau qu'il y a dans le champ, un faux mouvement est vite arrivé. Parce qu'il ne les épargne pas, ce cornichon! Et ça glisse... C'est le plus récent: j'ai constaté une difficulté à reculer lors du débarquement à Braine. A Chillon le jeudi, il était raide en sortant du van mais sans difficulté pour reculer.

Trois jours au paddock, et roulez jeunesse! Ca devrait le faire pour la rando. Je vais continuer dans la voie de l'EC pour notre gymnastique commune, je sens que ça nous fait du bien à tous les deux, malgré les tiraillements des ré-ajustements (paske j'ai les mêmes, en fait. ).

Cet osthéo est vraiment le seul étranger dont Cisko apprécie le contact. ^^ (Sa détente est évidente, machouillements compris.) Pas de manip de "craquage", tout au plus prend-il un pied comme pour les curer. Il ne travaille que sur les courants énergétiques. Le plus drôle, ça va être quand je vais remonter sur Cisko: je sens que je vais retrouver un poulain... (avec des poils blancs qui viennent lui grisonner la face - ça y est, mon Criollo vieillit...).

Ca paraît idiot (surtout à moi), mais pour la première fois que nous sommes ensemble, j'ai longé Cisko. Je mets à part les séances avec JFP, qui n'étaient pas vraiment longées au sens classique du terme.

La séance osthéo lui a fait le plus grand bien: même incurvation aux deux mains, diagonaux identiques, trot avec du rebond.

Le but de la séance: très simple, même si double: 1- me remettre en train sur le travail à pied; 2- (re)mettre en place mes codes de bases (avant - ohoh - tourne).

Cheval super réactif, comme d'habitude je dirais. Le simple positionnement du longeur le fait réagir, il associe très vite le code vocal avec la gestuelle. En avant au pas et arrêt, même sur quelques foulées, impec. Interpellé à main gauche (pourquoi est-ce que tu veux tourner dans ce sens-là?), mais s'y est plié de bonne grâce. Par contre, tourner au trot = stress. (Depuis JFP, je repère - suis contente). Panique est un mot un peu fort, mais c'est l'idée: si je demande vite, c'est potentiellement dangereux. Donc je suis repassée au pas tout de suite. J'ai fini la séance avec un début de reculer en main (recule). Il ne sait pas bien reculer, sauf pour sortir du van. Il préfère faire 1/2 tour sur les hanches, et je n'arrive pas à lui faire faire montée. Donc j'ai décidé de reprendre à zéro.

Bakari est venu nous emmerder sur le début de la séance, il commence à me gonfler sérieusement le cornichon. J'ai réussi à le chasser (je ne peux malheureusement pas pour l'instant le séparer), ouf. J'ai pu voir toute la force du licol étho, ce qui m'a évité le pire mais groumpf.

Gros progrès sur les sorties cet été: je peux faire du pas rênes longues au départ comme au retour! Le rythme des balades est devenu normal, et nous pouvons enfin échauffer correctement et bosser le fond. Le cheval est beaucoup moins mouillé aussi, forcément. Il quitte le fonctionnement en machine à coudre, travaille beaucoup plus au niveau du dos, avec une propulsion bien marquée beaucoup plus confortable. Il garde la cadence au galop, même si Matthéo le dépasse, sans tension sur les rênes.

Hier, boulot autour du rossfechten dans une "carrière" montée dans le champ. Un début de trottinement stressé (nous sommes dans une carrière) que je parviens à calmer en portant une attention particulière à ma position. Le cheval se pose, nous pouvons travailler tranquillement. Je prête le cheval à Thomas afin qu'il puisse montrer la partie escrime à notre invitée. Je veille à ce que Thomas garde une position correcte, notamment pour les jambes, et le cheval reste calme malgré un petit coup de flip au moment du changement de cavalier.

Contente.

On en apprend tous les jours.

Mon Criollo ne s'est jamais appelé Ironio, n'est pas né en 1989, n'est pas venu par avion en France. Papiers maquillés, cheval maquillé.

Un cheval a été identifié d'après les papiers trafiqués d'une jument Ironia qui, elle, est arrivée en France en 1995. Ironio a perdu son carnet, ce qui a permis à mon cheval de le récupérer (avec les feuillets qui l'accompagnent) et de se faire dûment maquiller (marques au fer sur les cuisses) pour y correspondre. Au passage, mon cheval rajeunit d'une dizaine d'années. Pas mal comme cure de Jouvence.

Il reste quand même quelque chose de la présentation d'origine. Au vu de son comportement, Cisko est bien un Criollo importé d'Uruguay, qui a dû servir dans les foires locales avant de prendre le bateau.

????

T'en apprends des choses

Drôle de cure de jouvence, en effet...

Par curiosité, je suis allée chercher à quoi pouvait bien ressembler les foires uruguayennes... Je suis tombée sur cette vidéo:

Pas déçue du voyage.

Autre belle* découverte: débourrage traditionnel
* ironie mordante inside

Du coup, je comprends certaines réactions de Cisko. Ce drôle de pas/trot ou trot si rapide que les diagonaux en sont dissociés. Son explosivité. Sa forte réticence à reculer. Son stress quand je lui demande de faire quelque chose qu'il ne connaît pas.

De fait, il ne connaît pas 2 trucs fondamentaux chez nous: le mors de filet, et le trot enlevé.Ppour le mors de filet je m'en étais rendue compte à mon grand dam (et au prix de la seule frayeur que j'ai eu sur son dos à ce jour). Pour le trot enlevé, c'est aujourd'hui que je viens de percuter. Quant au travail une rêne dans chaque main, c'est normal qu'il se soit comporté comme un poulain quand je l'ai introduit dans notre programme.

Cela dit, depuis que j'ai découvert le pot-aux-roses, nous faisons des progrès à pas de géant tous les deux. Le cheval me donne l'impression d'être soulagé. Que ce soit dans les soins quotidiens ou dans les soins avant/après travail. Je peux aller le caresser alors qu'il est détaché et libre de tout matériel (entre autres). Il me donne l'impression d'être moins fait en descendant, comme s'il avait sorti l'encolure des épaules, tout comme il semble moins crispé au niveau du visage.

Globalement le travail est beaucoup plus serein, même si l'énergie déployée est toujours énorme. Nous n'en sommes pas au cheval dans l'impulsion mais zen, mais c'est suffisamment moins chaotique pour que je puisse prendre conscience des choses qui le dérangent. Il m'a donné une première esquisse de reculer monté aujourd'hui, et à pied c'est enclenché depuis la semaine dernière. J'ai pu comprendre aujourd'hui donc que le fait de m'enlever au trot est perçu par lui comme un signal de départ au galop, plus que le décalage des jambes ou le report de poids sur un ischion (ce qui doit me faire me poser des questions sur la position de mon haut du corps dans ma demande de départ au galop...). Et nous avons pu faire quelques foulées de travail léger et en place au trot lors de transitions pas/trot sur la serpentine. De plus en plus il trouve avantage à faire fonctionner son dos.

Connaître - ou du moins deviner le passé de son cheval est une aide précieuse dans certains cas

Intéressant tes liens, je ne connaissais pas les foires en Uruguay, ça me fait un peu penser aux tenessee walking horses.
Quant au débourrage, j'avais vaguement entendu parler des méthodes gaucho, c'est archaïque et bien éloigné de nos pratiques occidentales, mais plus adapté à leur usage des chevaux j'imagine.

Ou pas, puisque les méthodes "éthologiques" américaines semblent commencer à faire écho au moins dans les grands élevages et que ça n'a pas l'air de perturber le travail des gauchos.

Vu que leurs méthodes sont les héritières directes des méthodes espagnoles anciennes, heureusement que les méthodes espagnoles modernes nous montrent que ça peut évoluer un poil, pour la même efficacité au travail. Ces méthodes "traditionnelles" sont surtout le fruit de l'ignorance et de la peur.