CANTER L'équitation et le cheval au petit galop...Exposer et échanger les méthodes d'éducation et de dressage du cheval: dans leur diversité, tenter d'identifier les dénominateurs communs aux approches, aux disciplines, mais surtout aux individus | |
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| Outils, avec, sans mors, dureté et puissance - ancien forum | |
| | Auteur | Message |
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pascaleW58 Vieux Tromblon
Messages : 2335 Date d'inscription : 21/09/2007 Localisation : Dijon
| Sujet: Outils, avec, sans mors, dureté et puissance - ancien forum Mar 3 Nov 2009 - 21:57 | |
| Essentiellement des posts de Kais. (qui en a écrit des kilomètres ) Il manque les réponses des autres membres, mais bon, je ne vais pas tout recopier non plus. On commence par un post de Gaellemic qui lance le sujet. - Gaellemic a écrit:
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Je viens de racheter un cheval il y a 2 mois, un petit Connemara de 6 ans adorable mais avec un fichu caractère de poney (rires). Ce la fait maintenant 10 ans que je ne montais plus vraiment, après avoir monté de nombreuses années en club, puis chez moi avec mon propre cheval. Aujourd'hui j'ai envie d'établir une vrai relation de confiance et de complicité avec Mic, faire du dressage de base, sachant que je ne connais pas grand chose à toutes ces nouvelles choses et que je n'ai qu'un champs ou l'extérieur pour travailler. Ma première démarche avec Mic a été le pieds nus qui fonctionne à merveille. Ma 2ème démarche ''réelle'' est l'abandon du mors depuis 4 sorties (toujours en ballade). Quand j'ai eu Mic, je me suis aperçue qu'il répondait pas trop mal aux actions des rênes et du mors, mais qu'il avait tendance à vouloir en faire qu'à sa tête : du genre quand on est sur le chemin du retour je préfère rentrer au galop à fond car c'est mieux ... A ce moment c'est assez difficile de l'arrêter et il faut tirer très fort sur les rênes : il ne faut pas, je sais mais je n'ais pas d'autres moyens. Ma première question est alors comment l'arrêter dans ces cas sans tirer comme une brute sur la bouche. Dans un 2ème temps, en partant en ballade, j'ai remarqué que Mic répondait presque beaucoup mieux en utilisant un simple licol avec la longe passée par dessus l'encolure et accrochée des 2 bouts à l'anneau du licol : il répondait mieux aux rênes d'appui et ralentissait et s'arrêtait beaucoup mieux. Sachant qu'il répond très bien à la jambe extérieures pour se déplacer dans la direction voulue à toutes les allures. J'ai donc acheté un licol plus fin, type licol parelli, et j'ai attaché une longe en guise de rênes en dessous. Moralité il répond très bien, beaucoup mieux même et je trouve cela plus sain. Par contre, il faut bien un par contre, j'ai encore du mal parfois à l'arrêter sur un galop quand on est sur le chemin du retour. 2ème question qui rejoind la 1ère : comment travailler ce défaut ou cet entêtement de Mic ? J'espère que je n'ai pas été trop longue, ni dis trop de bétises. J'aimerai partager les expériences de tous ceux qui montent sans mors : façon de faire, difficultés, avantages ... Merci pour toutes vos réponses qui seront très enrichissantes j'en suis sûre !! | |
| | | pascaleW58 Vieux Tromblon
Messages : 2335 Date d'inscription : 21/09/2007 Localisation : Dijon
| Sujet: Re: Outils, avec, sans mors, dureté et puissance - ancien forum Mar 3 Nov 2009 - 21:59 | |
| - Kais a écrit:
Outils, avec, sans mors, dureté et puissance Alors un premier post à propos des OUTILS de travail (pour essayer de structurer le contenu de vos posts en grands thèmes et y apporter mon son de cloche *dling* LOL). En guise d'introduction, je souhaiterais tenter de tordre le cou au concept de DURETE d'une embouchure ou d'un outil. Un outil n'est dur que si on s'en sert durement ou mal. Un licol "de pression" (licols d'éthologie) peuvent être aussi désagréables qu'un mors fort sévère..... si on met une brute au bout. Une bride, avec ses deux mors dont un à gourmette, si il y a une main qui sait rendre au bout, peut donner au cheval autant de CONFORT que si il était libre.... Je souhaiterais donc remplacer la notion de DURETE des outils (inadéquate), par la notion de PUISSANCE d'un outil. Exemple: pour donner le même niveau d'inconfort à un cheval, il suffira de deux grammes en plus sur une rène de mors de bride, ou (en caricaturant, je fais exprès hein) quinze violents coups de sonnette sur un licol de pression................... Par contre, une erreur de main sur une bride prend une importance terrible en comparaison de la même erreur sur un licol...... Donc, Plus un outil est PUISSANT, plus il est PRECIS, mais delicat à manier. Mais un outil en soi n'est pas DUR, c'est le cavalier au bout qui l'est ou pas. La bonne question concernant l'outil serait donc: suis-je capable de donner des actions suffisemment précises (confort et inconfort) sur l'outil que j'ai posé.... ET donc de pouvoir s'adapter en fonction du cheval et de l'outil? Idéalement l'outil standard de dressage est le mors de filet simple. Dans la pratique, tout cheval devrait pouvoir être monté avec plusieurs outils, suivant le travail abordé. Si il y a des limitations vis à vis d'un outil, c'est qu'un y a un défaut de dressage et/ou de cavalier. Ces limitations peuvent donc être des pistes de travail de dressage. | |
| | | pascaleW58 Vieux Tromblon
Messages : 2335 Date d'inscription : 21/09/2007 Localisation : Dijon
| Sujet: Re: Outils, avec, sans mors, dureté et puissance - ancien forum Mar 3 Nov 2009 - 22:00 | |
| - Kais a écrit:
Outils: quel est l'interet de monter sans mors? En caricaturant, il n'y en a à peu près aucun. Et là je vais être très crue et faire exprès de faire du rentre-dedans: les "améliorations" comportementales contatées entre avec-sans mors soulignent juste..... soit une mauvaise utilisation du mors par le cavalier.... soit, très souvent, un gros passif du cheval concernant le mors, suite à une mauvaise utilisation du mors des cavaliers précédents. Deux exemples concrêts: Un Mic qui trainasse à l'aller, essaye de rentrer, s'arrête moyennement, et qui du récit de Gaelle a subi des actions violentes sur le mors de la précédente cavalière.... le tout avec le mors vendu avec le cheval.... "un mors espagnol "tout simple"".... hum. Ne s'agirait-il pas d'un "goyo-aga" (j'en ai appris le nom récemment), un mors brisé à gourmette, anneaux en demi cercles avec passants fixes ou mobiles sur l'anneau? Ce mors "tout simple" est un mors de travail TRES, TRRES puissant (mors de tauromachie). Si c'est celui là, Mic a: - la bouche brisée ou rendue "zone morte" par auto-protection - pas de notion de communication juste vis à vis du mors (et donc du cavalier) - certainement une bonne dose de stress de l'avoir dans la bouche.... Donc dans ce contexte, oui, une absence de mors doit lui paraitre fort agréable, communication moins parasitée, mais ce n'est pas un problème d'embouchure, mais de dressage à reprendre (et d'embouchure à changer vers un mors de filet simple, si tu ne te sens pas la compétence de manier un outil puissant). Un autre post mentionnait un cheval "qui grince des dents" avec le mors. Bien sur cela disparait sans mors et le cheval est bien plus agréable. Le "grincements de dents" est une défense = un signe de souffrance. DOnc ce cheval là, ce n'est pas qu'il est mieux sans mors, c'est qu'il a été loupé au dressage (avec mors). Bien comprendre que si il avait été "loupé" avec un outil sans mors (moins fréquent mais pas impossible), il aurait également une défense. Là aussi ne pas mettre de mors n'est pas LA solution. La solution c'est de reprendre le dressage pas à pas pour comprendre où cela a dégénéré. A base de remise en confiance et de revalorisation du mors. C'était le cas de ma jument Jardineira, achetée "rétive", puisqu'elle cumulait sous la selle 4 grandes défenses: blocage/refus du mouvement en avant + piétinement + transversement + encapuchonnement. J'ai monté un an en caveçon bride seulement sur les rènes de caveçon pour qu'il n'y ait que la présence du mors inerte dans sa bouche (zéro action). Lorsque les défenses ont disparu ("le mors est là mais ne fait pas mal"), la cause de la détresse ayant disparu, j'ai réintégré les rènes de mors de filet. Les défenses sont un peu réapparues et donc j'ai continué le travail jusqu'à leur disparition ("le mors agit mais ne fait pas mal"). Puis j'ai travaillé avec les mains totalement inertes jusqu'à ce qu'elle vienne se poser doucement sur le mors ("le mors peut être un allié, qui véhicule des informations").... et c'est seulement à ce moment là (au bout de 2 ans de réeducation), que j'ai pu commencer à "travailler". Avant on ne faisait qu'enlever les défenses. Les défenses avaient ''eté générées par un moniteur qui l'avait matraquée, la bouche et le reste. C'est seulement maintenant (au bout de 3 ans) qu'elle ne réagit plus à l'approche d'hommes grands. Tout ca pour dire l'ampleur du traumatisme qui peut se cacher sous "il est mieux sans mors"........................ Donc le mors de filet. Car sans lui, pas de mobilisation fine de l'avant main pour du "dressage". La grande limitation du "sans mors", c'est son imprécision. Je ne saurais détailler plus le processus, mais en "dressage", l'attitude de travail du rassembler est un ensemble qui visiblement fait jouer, entre autres mécanismes complexes, la mobilité de la machoire: mobilité sous l'action d'un mors. Tous les chevaux que l'on voit travaillés à haut niveau sans mors sont.... des chevaux excellemment bien dressés en bride ou mors de bride (eq. américaine). Disons que plus l'outil est PUISSANT, et plus il permet d'aller loin (et de revenir à des outils moins puissants en conservant la finesse de communication mise en place). Donc ne pas faire l'impasse sur les mors.... si on veut dresser un minimum.... ensuite pour de la balade ou du loisir, peu importe: le mors n'a alors pas monstrueusement d'importance. Et pour terminer cette apologie du mors.......... quelques raisons pour vouloir........ continuer à essayer de monter sans!!!!! (dont beaucoup ont déjà été mentionnés dans les posts) - le mors en rando ou en endurance gène le cheval pour s'abreuver (donc pour l'extérieur, sans mors c'est nickel). - certains chevaux ont des problèmes de bouche qui rendent la présence même du mors douloureuse (mélanomes, formes de palais...) - descendre en puissance dans les outils (et aller jusqu'au collier d'encolure par exemple, ou rien du tout!) permet de mettre à l'épreuve l'apprentissage des outils puissants. Un post parlait de "défi" Défi de communication et d'entente . | |
| | | pascaleW58 Vieux Tromblon
Messages : 2335 Date d'inscription : 21/09/2007 Localisation : Dijon
| Sujet: Re: Outils, avec, sans mors, dureté et puissance - ancien forum Mar 3 Nov 2009 - 22:01 | |
| - Kais a écrit:
Outils: comment monter sans mors? Là aussi la réponse a été mentionnée dans plusieurs posts: il s'agit de faire une transition graduelle des outils puissants vers les outils de moins en moins puissants, en s'assurant à chaque étape de coopération, sécurité, etc..... Par exemple un cheval un peu bourrin qui n'a pas trop de bouche, on sort avec un mors et on lui apprend toutes les transitions à la voix. En étant très clair et exigeant sur les demandes. Ensuite première étape: faire disparaitre le mors en lui faisant comprendre qu'on garde la "puissance' d'intervention: soit sortie avec un hackamore à gourmette métal et branche longues, on monte rènes longues et si problème, on utilise (pas longtemps, mais avec clarté); soit comme cela a été décrit, on sor avec un filet "de sécurité" par dessus, que l'on conserve jusqu'à ce qu'il 'ný en ait plus besoin... Ensuite on peut passer à un outil de type hackamore cuir ou equi-bride (il y a encore un système de compression mais plus rien dans la bouche). Une fois que le cheval travaille avec ça comme si il était avec un mors, on peut remplacer par un bosal ou un licol de pression. Une fois que travail idem comme avec un mors on peut tenter la rène enroulée autour du cou en fin de scéance.... etc etc etc Les possibilités sont énormes, et fort divertissantes: quand on en est a négocier un slalom au trot en collier d'encolure, eh ben on s'apercoit brutalement qu'on a fait de sacré progrès en concentration et communication, cheval comme cavalier......... Donc tout est possible, il suffit d'être progressif et de savoir ou l'on veut aller. Etre lucide sur les conditions de sécurité aussi. deux autres très bonnes raisons: - réeducation du cheval rétif au mors (mais dans ce cas il est jusdicieux de monter sans mors + un mors "inerte" dans la bouche, pour dédramatiser l'embouchure) - travaux "grossiers" et violents, où l'on est fortement susceptible de faire des actions de main violente pour suivre l'action: tout "jeux" (course de slalom, horse ball). Si le cheval est correctement dressé sans mors il répondra impeccablement bien, sans le traumatisme de lui "matraquer" la bouche (exemple cet été participation à une reconsttution historique avec combat à l'épée: typiquement activité violente à actions grossières -combat-, donc hackamore cuir). | |
| | | pascaleW58 Vieux Tromblon
Messages : 2335 Date d'inscription : 21/09/2007 Localisation : Dijon
| Sujet: Re: Outils, avec, sans mors, dureté et puissance - ancien forum Mar 3 Nov 2009 - 22:03 | |
| Hop, là, ce coup ci c'est un des miens : - Igw58 a écrit:
> Petite anecdote : au printemps dernier, j'ai l'occasion avec mon amie d'aller faire une petite rando (20 km) organisée par notre MF. Il y a une vingtaine de personnes, cavaliers propriétaires, de tout niveau. > Je suis la seule en licol, et on me regarde un peu bizarrement (c'est qui cette folle ?). Mon amie monte son cheval avec un mors très puissant (mors de bride) pour raison de sécurité mais toujours rênes longues avec des actions de mains raisonnables quand elle à besoin de s'en servir. Le cheval connaît et respecte ce mors, il y obéit en temps normal avec à des actions douces de la main (tout comme il faut quoi !). Elle passe pour une brute de monter avec ça. Une fille montait son cheval, un haflinger comme celui de mon amie, avec un pelham, les rênes sur les anneaux du mors. Son cheval s'appuie et tire comme un boeuf (enfin "il faut être deux pour tirer" disait un de mes moniteurs...) et elle veut passer les rênes sur les anneaux "de bride" du pelham : une autre personne la dissuade : "tu va lui bousiller la bouche sans accouple avec le pelham" et hop, regard accusateur vers le mors de bride de mon amie ! > > Je vous laisse méditer là dessus... - Kais a écrit:
C'est exactement ça. Belle illustration ++++ De mon coté je débourre Victoire au caveçon ibérique, en ne touchant pas au mors de filet, que je laisse onerte et réservé au travail "sérieux" ultérieur. Une très bonne amie vient me rendre visite et on part en balade: elle prend Vic car elle aime bien les jeunes chevaux. Elle a pas mal de "contact" (contact "club" comme sur son mors de filet) et je zieute vic qui commence à enscencer de la tête, chose qu'elle a fait les toutes premières fois quand elle a eu le filet sur la tête (mais c'est pas confortable!!) et qui avait totalement disparu. Je conseille à mon amie de rallonger les rènes et de laisser du "mou". Cela va mieux. Sur le chemin du retour, on galope le long d'un grand champ ( ), elle s'attendait certainement, vu le gabarit et le niveau de dressage du cheval à avoir des actions à faire pour reprendre le trot (demi trait avec deux mois de travail de débourrage). Deux grammes plus tard, elle constate qu'elle y est: elle descendra de la jument en me disant "tu ne m'enlèveras pas de l'idée que le caveçon ibérique c'est bien plus dur qu'un mors de filet"... Elle pensait que la réponse était directement lié à l'outil... et non pas au travail d'épuration des actions qu'il y a derrière (cf'l'histoire de ton amie et de ton cheval: un pb d'outil, pb DRESSAGE ... et de justesse du cavalier donc!! - Igw58 a écrit:
> > *Par contre, une erreur de main sur une bride prend une importance > terrible en comparaison de la même erreur sur un licol......* > > Lors de cette sortie, Igor était complètement dingue sur les 10/15 premiers km : on n'est pas habitué à sortir avec des groupes comme ça et la plus part des autres chevaux ne l'étaient pas non plus (je vous laisse imaginer !). J'était plutôt contente d'être en licol parce que je lui aurais probablement abîmé la bouche en filet, Je ne pouvais pas détendre mes rênes sinon il partait trop vite et il ne pouvait pas se calmer tant que je les gardais tendues... je n'avais pas de réels problèmes de contrôle mais énervement++++. On a quand même fini au pas, rênes détendues. | |
| | | pascaleW58 Vieux Tromblon
Messages : 2335 Date d'inscription : 21/09/2007 Localisation : Dijon
| Sujet: Re: Outils, avec, sans mors, dureté et puissance - ancien forum Lun 16 Nov 2009 - 22:47 | |
| Pour répondre à Ondine sur une question posée sur le post dédié à mon cheval. J'ai hésité à propos de l'endroit où poster ma réponse... mais je pense qu'il est aussi bien ici.
J'ai essayé de décrire toutes mes réflexions à ce sujet... pas facile du tout.
Je ne pense pas être en contradiction avec les posts précédents de Kais (recopiés de l'ancien forum)... je suis juste une voie différente. Avec des choix différents.
Je persiste à vouloir dresser mon cheval sans mors.
1) Il n’est pas plus absurde de monter sans mors que de monter à cheval tout court à l’ère du pétrole. Il s’agit d’un loisir, je n’ai aucune obligation de rendement. 2) Je pense que sans mors est plus agréable qu’avec pour mon cheval, et c’est un désagrément que j’accepte volontiers de lui épargner. 3) Ce qui m’agace au plus haut point, ce sont ces gens qui affirment que telle ou telle figure de dressage est « impossible » sans mors. Je n’ai encore jamais lu d’argumentation qui tienne la route pour démontrer ça. Que le dressage soit plus difficile sans mors, du fait d’un manque de précision des autres outils à disposition (licol, side pull…), je veux bien. Mais difficile n’a jamais voulu dire impossible.
Pour ceux qui souhaitent plus de détails :
Mon cheval est avant tout un cheval d’extérieur. Acheté pour ça et dressé pour ça.
Il me semble évident que le cheval est plus à l’aise sans mors qu’avec. Avez-vous déjà essayé de faire du sport en mâchant un chewing-gum ? De boire un coup ? J’ai lu le livre de Strasser « Du fer dans la bouche du cheval » où elle développe la théorie d’un conflit respiration / déglutition créé par la présence du mors. Même si ça reste discutable, cela donne à réfléchir.
Dès lors que l’on utilise le cheval en continu sur plusieurs heures, il me parait nettement mieux de le gêner le moins possible. Surtout si on n’a nul besoin de précision.
Jusque là, tout le monde est à peu près d’accord…
Dans les débuts avec Igor, je montais en hackamore. Pas de mors dans la bouche, et puissance disponible. Puis est venue ma période PNH, qui m’a amenée à monter en licol. Il y avait alors un grand défi d’arriver à monter ce cheval « chaud » avec un faible outil de contrainte (pas si faible que ça en fait, mais rien à voir avec la puissance du hackamore).
Je ne suis pas vraiment anti mors. Mais je déplore juste qu’il soit fort mal utilisé par une écrasante majorité des cavaliers que j’ai pu voir à l’œuvre.
Si je regarde autour de moi, la plupart des chevaux ne connaissent pas l’usage du mors. Personne n’a fait le travail nécessaire pour leur apprendre à céder à la pression du mors et leur éviter ainsi d’horribles contraintes.
La plupart des gens ne l’utilisent pas pour communiquer, mais pour contraindre… parce qu’ils ne savent pas faire autrement. Ils ont BESOIN du mors pour contrôler le cheval par la contrainte. C’est mon cas parfois avec Kaiser. Mais pas avec Igor, beaucoup plus travaillé. Je suis en train de travailler Kaiser dans ce sens (à l’époque où j’ai fait son éducation (2000-2002), je ne savais pas ce qu’était un cheval connaissant l’usage du mors… et encore moins comment faire cette « mise en main »).
Mais qu’en est-il du travail de « dressage », au sens classique du terme ?
Je ne suis pas une puriste du dressage classique. Si je dresse un peu, au sens classique, c’est pour une meilleure utilisation mécanique de mon cheval. Autrement dit, pour faire moins de dégâts en montant dessus et pour avoir un meilleur contrôle (plus efficace et plus précis).
Je persiste à penser que le cheval se sent mieux sans mors, et choisi donc de m’en passer. Même si je reconnais que c’est refuser un outil qui sera toujours plus précis que n’importe quel side-pull.
C’est aussi une sorte de garde fou. Il est tellement facile de forcer le cheval pas la contrainte d’un outil puissant. Sans forcément s’en rendre compte. Le mors de filet peut plier et taper sur le palais. Ou écraser la langue. Utiliser un mors de bride, c’est coincer la mâchoire et la langue dans un étau. Tout dépend bien sûr de la main qui l’utilise, mais l’abus reste… à portée de main pour obtenir des choses que le cheval n’est pas prêt à donner.
Il faut beaucoup de rigueur pour ne demander uniquement ce que l’on peut obtenir sans « forcer »…
Avec un outil aussi peu puissant qu’une bride sans mors, on ne peut pas négliger la préparation du cheval. On ne peut pas le forcer à quelque chose qu’il n’est pas prêt mentalement et physiquement à faire.
Le risque est que le cheval ne respecte pas cet outil faiblement contraignant. Mais ce respect, se travaille au préalable. Cela s’appelle « sensibiliser » le cheval et il existe des méthodes pour cela. Et si on a su l’enseigner, on sait le conserver.
Dresser sans mors demande beaucoup de soin et de rigueur dans la progression, il est impossible de brûler des étapes et de forcer mécaniquement le cheval. Avec un outil peu puissant, on ne peut pas tricher.
On m’a déjà objecté qu’utiliser un mors m’obligerai à avoir une bonne main. C’est peut être vrai, je n’en sais rien pour l’instant. Mais si je veux progresser sans mors, il faut une bonne main aussi, sinon le cheval se désensibilise. Ma main vaut ce qu’elle vaut…je devrais gagner en tact au fil du temps en travaillant sur moi-même.
Un des principes fondamentaux du dressage classique est la « cession de la mâchoire », sous entendu bien sûr « la cession de la mâchoire à la pression du mors ». Il en découlerait tout un tas de vertus mécaniques. Moi, je veux bien y croire… mais je n’ai jamais eu l’occasion de le ressentir par moi-même, donc je n’en comprends pas pour l’instant l’éventuelle utilité. Et je me demande si la cession de la mâchoire n’est pas avant tout un point de contrôle : la conséquence visible d’un cheval décontracté et non la cause de cette décontraction…
Encore que… je pense que si la mâchoire est contractée, on peut être sûr que c’est tout le cheval qui l’est (cf. les notions expliquées dans « Nouvelle équitation centrée » de S. Swift en ce qui concerne, chez le cavalier, la contraction des extrémités : essayez un peu de détendre les épaules en crispant fort les doigts, pour voir …). La réciproque me parait un peu plus aléatoire.
Pour de bêtes raisons mécaniques d’effet de levier, il est évident qu’il faut pourvoir agir sur la tête du cheval. La dernière articulation loin devant étant … la mâchoire. Avec une bride sans mors, on se prive donc d’un niveau d’articulation (la mâchoire). Mais doit-on en penser pour autant que tout le dressage classique devient impossible ?? Que tout se réduit à cette fameuse cession de mâchoire ??
Les exercices de base du dressage peuvent être travaillés en side pull, tout comme en mors. J’ai laissé de côté le licol de corde pour ces exercices, étant fortement gênée par le manque d’ajustement du licol et par le fait que les rênes sont attachées au même endroit. J’ai eu besoin d’actions de rênes dissociées, donc d’une rêne attachée de chaque coté. Mais pour l’instant, je n’ai pas eu « un besoin technique du mors », la patience et la rigueur dans la progression des exercices ont suffit. C’est mon manque de tact et de compétences qui me ralentit, pas la faiblesse de l’outil que j’utilise.
Je n’ai pas encore trouvé d’outil ayant la même précision que le mors. Et après réflexion, je crains de ne pas en trouver. En effet, pour avoir une précision convenable avec une bride sans mors, il faut qu’elle soit ajustée. Or si je l’ajuste, j’empêche le cheval d’ouvrir la bouche et je lui comprime les joues (les surdents !!!). Je le gêne donc dans sa déglutition et dans sa respiration. A ce rythme, autant remettre un mors. Peut être que tout cela est ridicule, et que l’inconfort créé par le poids du cavalier est dix fois plus gênant que le fait d’avoir un mors (bien utilisé) dans la bouche. Qui peut le dire avec certitude ?
Mais je sais qu’Igor déteste le mors.
Igor a probablement été écœuré par des mains incompétentes. Il parait qu’il s’est retourné le jour ou son premier propriétaire a voulu je cite « le mettre en place ». Je vous laisse imaginer le tableau.
Il a peut être également eu des problèmes de dents, la dentiste venue en août 2009 m’a dit qu’il avait eu des dents de loup arrachées. Pour que le premier propriétaire ai appelé un dentiste, il devait y avoir un vrai problème de comportement du cheval.
Mais tout ça n’est qu’hypothèses et informations de seconde main. Il a cependant conservé très longtemps une défense constituant à renverser violemment l’encolure. Défense qui resurgi encore parfois dans des circonstances exceptionnelles, mais nettement atténuée (j’ai beaucoup travaillé là dessus).
Il a toujours serré les dents pour ne pas le prendre. Il grince des dents dessus. Il essaye de s’en débarrasser (aucune action de rênes, laissées flottantes).
Lorsque j’enlevais le filet, il baissait la tête et ouvrait frénétiquement la bouche et ça voulais clairement dire « vite ». C’était apparemment un tel soulagement que ce comportement est passé dans le registre du réflexe. Plusieurs années après, lorsque je suis passée du licol de corde à une bride sans mors, le même comportement est réapparu au moment où j’enlevais la têtière… même s’il n’y avait plus de mors, il y avait toujours ce même mouvement de mâchoire.
J’ai refait un essai (été 2009) et tous les acquis de mise en main obtenus sur le side pull ont alors disparus. Il fuit la main et devient impossible à décontracter.
Je pense que je pourrai maintenant l’éduquer au mors et qu’il finirait par l’accepter. Mais je n’en ai pas envie. La seule limite que j’ai fixée est de le contrôler parfaitement pour l’extérieur. Et pour ça, je n’ai pas besoin du mors. Pour le reste, peut importe jusqu’où je pourrais aller. C’est un défi technique qui m’intéresse. Je pense que la limite n’est pas celle du sans mors, la limite est la compétence et la détermination du cavalier. | |
| | | Norie Militant
Messages : 493 Date d'inscription : 28/11/2009 Age : 58 Localisation : Rambouillet - Yvelines
| Sujet: Re: Outils, avec, sans mors, dureté et puissance - ancien forum Mer 13 Jan 2010 - 22:22 | |
| Ah bon alors c'est dans ce post que je réponds à Kais qui veut mettre un mors sévère en skijo ?... Ben moi, chui pas d'accord ! En terme de danger, il n'y a pas de comparaison possible entre une cheval+cadre qui s'emballe sans skieur, et un cheval+voiture de 300kg qui s'emballe sans meneur ! Dans le second cas, la voiture se retourne, vient se fracasser contre chaque arbre qu'il y a sur le passage, et si la voiture s'encastre dans un arbre, le cheval sera plaqué à terre ! En skijo, c'est pas le cadre de 5kg en plastique tout fragile qui présente ce genre de danger : même si ça se coince quelque part, ça explose, le cheval ne s'en rendra même pas compte... En attelage, on mets un mort fort pour pouvoir les situations d'urgence, mais on peut se le permettre parce qu'on peut être assez délicat pour ne pas utiliser la force de ce mors en dehors de ces situations d'urgence. En skijo, si on a un ski qui dit merde à l'autre, on manque de tomber, et on arrache 3 dents à son gentil cheval, qui forcément va s'énerver ! J'aurais donc tendance à défendre l'idée de metre la même embouchure en skijo qu'en monté. Si on monte sans mors, ben on skijotte sans mors ! | |
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