Bon, comme promis, un petit CR qui va avec...
J'arrive le vendredi soir, tard… mais Gaëlle sera encore plus en retard que moi
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Le Ké, qui a été relativement sage durant le transport, et mis dans un grand paddock où il reste un peu d'herbe. Les chevaux de Gaëlle sont mis dans le paddock attenant.
Samedi matin.
Plus de Ké dans son paddock, fils par terre… les deux chevaux de Gaëlle ont resserré les rangs face à l'adversité (qui a apparemment le dessus), et ladite adversité m'explique que tout seul, ça n'allait pas du tout, et qu'il a bien du faire quelque chose.
Séance du matin, à cheval. Gaëlle nous explique le maniement "médiéval" du cheval.
On a manipulé un peu les bâtons/lance. Manoeuvres de voltes et virages plus ou moins serrés.
Le Ké est sage et sympa, pas super dynamique mais de bonne volonté.
Séance de l'après midi : les chevaux du CE n'étant pas disponible, on travaille à pied : lutte (en prévision de tests de lutte à cheval), jeux et réflexions diverses. On s'est bien roulés dans le sable du manège...
Maintenant je connais la "botte secrète de Lancelot", visant à sortir de selle son adversaire… hé, hé hé…. (enfin personne n'est sûr qu'on est la bonne solution, mais y'a de l'idée)
C'est l'occasion aussi pour moi d'essayer camail (la cagoule en maille), gambison (le costume du bibendum Michelin) et la côte de maille (qui en fait ne s'appelle pas comme ça mais je ne me souviens plus du vrai nom) qui va par dessus. Wow, c'est lourd cette affaire, heureusement qu'on ne va pas chevaucher au bord d'un lac. Je vous passe aussi les détails de comment se démerder pour enfiler le machin en maille… et surtout comment réussir à en ressortir.
En tout cas, on a bien rigolé… et j'aurai quelques courbatures le lendemain.
Dimanche matin.
Séance à cheval super fun : jeu des aiguillettes, quintaine (en visant la tête, et en essayant de ne pas coincer sa lance dans le bouclier). Le Ké finit par bien comprendre le principe du démarrage au galop sur la longueur de la carrière. Je m'améliore un peu en coordination pour aller ramasser les anneaux à la lance ou dégommer la tête de la quintaine. Test de différentes "lances", plus ou moins longues.
Kaiser à repris du poil de la bête, il s'est aperçut que Gaëlle (à pied) est surement la chef… et que donc il est judicieux quand on veut être the big boss de la carrière d'aller se caler derrière elle pour jouer les inspecteurs plutôt que de cavaler partout.
Il a soigneusement inspecté la quintaine aussi.
Et puis il a entrepris d'expliquer aux autres canassons du coin, qu'il était "ze Ké", Kalife de profession… Pour ça, pas d'agressivité, nan, ça c'est l'apanage des faibles… mais Monsieur met les oreilles dans le poil dès que quelqu'un passe à proximité, occupe le terrain, et avance l'air de rien empiété sur l'espace vital des voisins. Et si ça se rebiffe, une esquive prudente (le Ké tient à l'intégralité de sa petite personne), mais à minima (surtooooouuut ne pas dégager trop loin pour montrer qu'en fait, on est pas impressionné du tout).
A côté de ça, il est extrêmement pénible à mâchonner mes rênes (signe de frustration). Je finirai en licol, d'une part parce que ça va aussi bien comme ça pour le piloter (et m'évite d'utiliser abusivement le mors), d'autre par parce qu'il n'attrape pas les rênes si elles sont attachées sous le museau au lieu du côté de la bouche.
Dimanche après midi.
On se met en tenue, avec les machins en maille&co. Il y a des piétons venus avec tout leur attirail, pour qu'on puisse faire quelques essais de manoeuvres. Le Ké est extrêmement inquiet à leur vue… la côte de maille lui fait peur (bruit + odeur métallique ?), les boucliers aussi. Quelques bonbecs et explications plus loin, ça va mieux. Il renifle prudemment ma cote de maille (Gaëlle, help, c'est quoi le vrai nom ?), j'emprunte un bouclier pour lui montrer.
Quelque minutes plus tard, Kaiser va aller se poster de lui même en face des piétons (qui discutent de l'autre côté de la lice), pour examiner attentivement (et calmement) tous ces gens qui font (un peu moins) peur.
Quand je suis montée dessus, le gros n'a pas été super satisfait ; la cote de maille + le camail me font prendre environ 15kg d'un coup. Oreilles un peu couchées, démarrage hésitant. Ce n'est pas que le poids supplémentaire le gêne beaucoup, mais je pense que c'est comme si il avait quelqu'un d'autre sur le dos. De mon côté, c'est très intéressant… dès que je penche un peu d'un côté ou en avant/arrière, la sanction est sans appel, on sent +++ le poids de la maille. J'affine ma position, mes reports de poids lors des virages par exemple sont amplifiés par les 15kg de maille… et ça se ressent sur la réponse du cheval.
Bon, vu les courbatures aujourd'hui dans les épaules/nuque… je pense que ma position est encore à parfaire question "verticalité".
On commence par évoluer un peu comme ça, pour s'habituer au poids, et habituer le cheval. On a joué ensuite au "jeu des barres" (on doit attraper 1 adversaire, pas n'importe lequel, mais on peut soi même être attrapé par un autre adversaire (pas n'importe lequel)). Bref, le Ké et moi même avons mouillé la chemise pour échapper au mari de Gaëlle monté sur son barbe arabe, on y est arrivés, mais il n'aurai pas fallut que ça dure longtemps (le pauvre Ké était un peu essoufflé). Je me penche pas mal en avant parfois… et le poids de la maille attire alors vers le sable...
Ensuite quelques essais de lutte à cheval, avec la mise en pratique des choses vu la veille : "botte secrète de Lancelot" en particulier. Le Ké a décidé de participer plus activement en mordant le petit cheval gris. Il s'est fait disputer (avant d'avoir eu le temps de finir le mouvement), mais du coup, la petite bestiole grise n'était pas super chaude pour venir au contact ensuite, et le Ké non plus. Evidement, on avorte le mouvement avant de mettre l'autre par terre, mais on voit bien que ça marcherait…
On fini par aller dans le pré qui servira au tournoi. On visite le terrain, puis quelques manoeuvres avec les piétons (passer dans la ligne de piétons comme si ils étaient de notre camps, ou du camp adverse, tentatives de séparation/capture des piétons). C'est rigolo. Ceux ci portent camail et casque… et ne nous entendent littéralement pas + champs de vision réduit. C'est bon à savoir.
Le Ké a pigé le principe de la charge à plusieurs, mais m'écoute quand je lui dis qu'on ne part pas forcément avec les autres (en licol). Il reste un peu méfiant vis à vis des piétons en cote de maille, mais ça se tasse.
Fin de la journée, je réembarque rapidement pour rentrer à Dijon. La route est longue, et le bestiau va être infernal sur la fin du trajet, au point que je m'arrête pour aller m'enquérir de ses ennuis (vu que l'année dernière, il avait trouvé le moyen de se faire tomber le bas flanc sur la tronche). Il n'a pas d'ennuis, c'est "juste" qu'il en a marre d'être coincé là. Il a bien déplacé ma malle (récente acquisition), pourtant lourde. Il y a du foin partout. Je vais retrouver des bouts de cartons déchiquetés (protections de transport de la malle quand elle a été livrée et que je n'avais pas entièrement enlevées - le Ké s'en est chargé).